L’Odet et le Steïr : deux rivières, une histoire riche au cœur de Quimper
Quimper, ville d’art et d’histoire, s’épanouit autour de ses deux rivières : l’Odet et le Steïr. Ces cours d’eau ne se contentent pas de dessiner le paysage, ils ont modelé la vie de la cité, de l’ère médiévale à aujourd’hui, entre échanges maritimes, artisanat et promenades au fil de l’eau.
L’Odet : l’âme maritime de Quimper
L’Odet, souvent qualifiée de “plus belle rivière de France,” traverse Quimper avant de serpenter vers l’océan pour se jeter dans l’Atlantique à Bénodet. Cette rivière a toujours offert à la ville un accès direct à la mer, marquant son destin commercial et culturel.
Historiquement, l’Odet jouait un rôle essentiel dans le commerce. Le port du Cap Horn, aujourd’hui disparu, a longtemps été un point d’entrée et de sortie des marchandises, alimentant les échanges de produits locaux comme la poterie, le tissu, et les vins importés. La marine marchande profitait de l’Odet pour acheminer biens et matériaux vers les villes environnantes et même au-delà des frontières. Plus récemment, le port du Corniguel a pris le relais comme port de commerce accueillant un sablier, entre autres. Mais il est aussi un port de plaisance pour les passionnés de voile, qui peuvent remonter la rivière jusqu’au cœur de la ville, offrant une ouverture sur le littoral et l’océan.
Naviguer sur l’Odet, c’est découvrir une alternance de paysages entre bois, falaises et manoirs nichés le long des rives, témoins silencieux d’un passé prospère. Pour les Quimpérois et les visiteurs, la rivière reste aujourd’hui un espace de promenade et de détente, véritable colonne vertébrale naturelle de la ville.
Le Steïr : le cœur artisanal de la cité
Moins imposant que l’Odet, le Steïr n’en est pas moins crucial pour l’histoire de Quimper. Prenant sa source au nord de la ville, il serpente discrètement jusqu’à rejoindre l’Odet au centre de Quimper. Ce cours d’eau était jadis un moteur d’industrialisation locale, en particulier pour l’artisanat et les moulins. D’ou le nom du quartier du Moulin vert.
En effet, de nombreux moulins jalonnaient le Steïr au fil des siècles, utilisant la force de l’eau pour moudre le grain, produire de la farine, ou encore alimenter les tanneries et les ateliers de textiles. Le Steïr a ainsi contribué à faire de Quimper un centre économique prospère, avant que ces activités ne déclinent avec l’industrialisation moderne. Aujourd’hui, bien que la plupart des moulins aient disparu, les traces de ce passé restent visibles, et la rivière, paisible, continue d’alimenter l’identité de la ville.
Le Frout : un petit affluent discret mais présent
Enfin, impossible de parler des rivières de Quimper sans évoquer le Frout, un petit ruisseau, discret mais essentiel. Affluent de l’Odet, il traverse quelques quartiers de Quimper avant de rejoindre la rivière principale. Bien moins connu que l’Odet et le Steïr, le Frout contribue pourtant lui aussi à cette toile aquatique qui donne son cachet unique à Quimper.
Un patrimoine fluvial vivant et préservé
Aujourd’hui, l’Odet, le Steïr et le Frout continuent de jouer un rôle central dans le paysage de Quimper. Les berges de l’Odet et du Steïr sont aménagées pour la promenade, attirant promeneurs, joggeurs et amoureux de la nature, tandis que le port du Corniguel maintient un lien avec la mer. Pour Quimper, ces rivières ne sont pas seulement des éléments de décor ; elles sont la mémoire vivante d’un passé artisanal et commerçant qui a façonné la ville et continuent d’inspirer un art de vivre tourné vers l’eau.